Le Goumi du Japon, arbuste de la famille des Elaeagnacées, est originaire d’Asie de l’Est (Japon, Corée, Chine). Il est cultivé pour ses fruits rouges comestibles, sa valeur ornementale et sa capacité à fixer l'azote de l'air grâce à une symbiose racinaire. Rustique et polyvalent, il gagne en popularité dans les jardins tempérés du monde entier.
1. Tour d'horizon
Origine et répartition
Introduit en Europe au XXe siècle, le Goumi s’est d’abord diffusé comme plante ornementale avant d’être redécouvert pour ses qualités fruitières et agronomiques. Il est aujourd’hui présent dans de nombreux jardins naturels, haies fruitières ou projets d’agroforesterie. En Europe et en Amérique du Nord, le Goumi est de plus en plus populaire dans les jardins privés et les vergers grâce à sa robustesse et à ses multiples usages (nourricier, ornemental, haie...)
Caractéristiques générales
Le Goumi du Japon est un arbuste caduc pouvant atteindre 3 à 4 mètres de hauteur (se taille très bien en supprimant les tiges plus anciennes). Ses feuilles sont ovales, d'un vert brillant sur le dessus et argentées en dessous. Il produit de petites fleurs blanches et parfumées au printemps, suivies de fruits rouges à maturité en été. Les fruits, également appelés goumis, sont riches en vitamines C et E, en antioxydants et en lycopène. Ils sont légèrement acidulés et sucrés, consommables frais ou transformés en confitures, gelées et autres produits culinaires. Cependant, les fruits restent relativement petits et, à ce stade, ils ne présentent pas encore un véritable potentiel économique significatif. Il existe néanmoins quelques producteurs au Japon.
Confiture de Daiougoumi
Vin de fruit de Daiougoumi
2. Les variétés existantes de Goumi
Intéressons-nous aux variétés de Goumi actuellement cultivées à travers le monde. Cette espèce se décline en de nombreuses formes, chacune présentant des caractéristiques propres selon les régions et les pays où elle est cultivée. Appréciées pour la saveur de leurs fruits, ces variétés le sont aussi pour leur grande capacité d’adaptation à des climats et conditions de culture variés.
Variétés populaires aux États-Unis et en Europe
- Sweet Scarlet: Variété ukrainienne à fruits rouges, populaire aux États-Unis. Elle est partiellement autofertile, nécessitant une autre variété pour la pollinisation.
- Goumi SPP: Variété autrichienne, autofertile et donc capable de produire des fruits sans autre pollinisateur.
- Carmine: Variété américaine à fruits rouges, disponible aux États-Unis. Elle est prisée pour sa productivité et la qualité de ses fruits.
- Jahidka: Variété de petite taille originaire d'Ukraine, idéale pour les petits jardins ou les cultures en pot.
- Red Gem: Variété russe populaire aux États-Unis, connue pour ses fruits savoureux et sa résistance aux maladies.
- Gigantea (Daiougoumi): Reconnaissable à ses plus gros fruits (6 à 10 grammes), cette variété présente un excellent potentiel pour l'hybridation et l'amélioration des cultures.
- Var. Macrocarpa: Une autre variété à gros fruits, chaque fruit pesant environ 3.5 grammes, par rapport aux autres variétés dont les fruits pèsent environ 1 gramme.
- Bikkuri Gumi: Une variété japonaise (traduction "Surprise"). Peut-être la même variété que Daiougoumi. Les fruits semblent être encore plus gros (10 grammes)
Variétés disponibles en Ukraine et en Russie
- Variétés issues d'Ukraine:
- Lvivyanochka
- Obukhivska
- Borinka
- Borinka 2
- Halychanka
- Lonhynka
- Gutsulka
- Chorus
- Variétés issues de Russie:
- Moneron
- Shikotan
- Uroz Hayraya
- Varilova
Ces variétés sont particulièrement adaptées aux climats plus froids et sont souvent sélectionnées pour leur robustesse, leur productivité et la qualité de leurs fruits. Elles ne sont pas très accessibles en Europe.
3. Le Travail d'hybridation de Andreas Motschiunig & Johannes Rabensteiner
Le goumi du Japon, malgré ses nombreux avantages, présente certaines limitations, notamment en termes de taille des fruits et de ratio pulpe/noyau. Les variétés existantes telles que Sweet Scarlet sont connues pour leur bon taux de sucre et leur goût agréable, mais leurs fruits restent relativement petits. À l'opposé, la variété daiougoumi produit des fruits beaucoup plus gros, bien que moins sucrés et moins savoureux. L'objectif principal de l'hybridation dans ce contexte est donc de combiner les meilleures caractéristiques des deux variétés : la taille des fruits du daiougoumi et la qualité gustative du Sweet Scarlet.
Andreas Motschiunig, un étudiant autrichien passionné par la botanique et Johannes Rabensteiner, ont entrepris des essais d'hybridation en partant de différents cultivars d'Elaeagnus multiflora. Leur travail se concentre sur la création d'hybrides capables d'améliorer à la fois la taille et la qualité gustative des fruits. Le JR1, un hybride issu du croisement entre Daiougoumi et Sweet Scarlet, est le premier résultat de ses efforts.
Résultats Préliminaires : Le Cas du JR1
Le JR1 se distingue par la qualité et la taille de ses fruits, souvent supérieures à celles des autres cultivars classiques trouvés en pépinière. Une analyse comparative montre que le JR1 est le plus sucré et n'offre aucune astringence, contrairement au Sweet Scarlet qui conserve une légère astringence. En termes de taille, le JR1 bénéficie des avantages du daiougoumi, produisant des fruits sensiblement plus gros tout en conservant une douceur supérieure grâce à l'influence du Sweet Scarlet.
Comparaison des variétés et de semis issus de parents comme Daiougoumi.
La comparaison des variétés et des semis issus de parents comme Daiougoumi est essentielle pour sélectionner les meilleures caractéristiques et améliorer les cultivars d'Elaeagnus multiflora. Le travail de Motschiunig met en lumière l'importance de l'hybridation pour optimiser les traits désirés des plantes fruitières.
Implications et Développements Futurs
Au Bois de Rode Bos, certains cultivars, dont le fameux Daiougoumi, ont été acquis pour lancer un programme de sélection similaire. Ce programme vise à poursuivre les objectifs de Motschiunig en cherchant à améliorer la taille et la qualité gustative des fruits de goumi. Les perspectives futures incluent la mise en œuvre de techniques d'hybridation avancées et l'évaluation continue des nouveaux hybrides pour déterminer leur potentiel commercial et leur adaptation aux diverses conditions climatiques.
Sur la Parcelle test du Bois de Rode Bos, Uroz Hayraya à gauche, Daiougoumi à droite
Conclusion
En conclusion, l'hybridation des variétés d'Elaeagnus multiflora est une démarche prometteuse pour améliorer les qualités fruitières du goumi du Japon. Les efforts de sélection et d'amélioration continueront de jouer un rôle crucial dans l'optimisation de ces arbustes fruitiers pour les jardiniers et les agriculteurs du monde entier.
Vidéos
Crédits Photo
Andreas Motschiunig
Johannes Rabensteiner