Agriculture syntropique en Belgique

Retour d'expériences, réflexions et analyses autour de nos essais en climat tempéré


PRÉSENTATION DE l'AGRICULTURE SYNTROPIQUE

L'agriculture syntropique est une approche de l'agriculture/arboriculture/agroforesterie conceptualisée par Ernst Götsch, un paysan/scientifique suisse, qui repose sur une analyse et une compréhension approfondie de la succession écologique, c’est-à-dire le processus spontané et autonome (chaos organisé) qui se produit dans la nature lorsque les sols dégradés sont colonisés par une série de plantes, d'animaux et de micro-organismes.

Succession végétale dans l'espace selon Ernst Götsch

La syntropie est un terme qui fait référence à l'augmentation de l'organisation, de la biodiversité et de la fertilité d'un écosystème, se produisant naturellement lors de la succession écologique. L’agroforesterie syntropique cherche à reproduire ce processus dans des systèmes agricoles ou arboricoles en utilisant des techniques pour accélérer la transformation d'un sol dégradé en un écosystème riche et productif.

L'agriculture syntropique est pratiquée dans différents endroits du monde, mais elle est surtout populaire au Brésil, où elle a été développée par Ernst Götsch dans les années 1980. Depuis lors, elle a été appliquée dans diverses régions du Brésil et a également été adoptée dans d'autres pays d'Amérique latine, tels que le Mexique, le Costa Rica et le Pérou. Des expérimentations de ce système sont en cours en Europe, en particulier en Espagne, en Italie et en Allemagne ainsi qu'en Australie, en Afrique du Sud et en Belgique, sur notre parcelle à côté de Bruxelles.

Vue aérienne de la ferme d'Ernst Götsch, à Piraí do Norte, dans l'État de Bahia

La clé de la réussite de l'agroforesterie syntropique est de travailler avec les mécanismes naturels de l'écosystème, plutôt que de les combattre. Les principes de l'agroforesterie syntropique comprennent l'imitation des écosystèmes naturels dans leurs structures, leurs dynamiques et leurs différentes fonctions, en évitant les intrants externes autres que la connaissance et le matériel végétal. Il s’agit avant tout de s'appuyer sur la capacité des plantes à mobiliser et à recycler leurs propres nutriments et l’eau selon leurs besoins, en concentrant l'énergie et en visant l'autonomie en biomasse.

Les techniques utilisées dans l'agroforesterie syntropique incluent :
- la stratification dans l'espace et le temps,
- la plantation et la taille sélective et stratégique des plantes pionnières, selon le concept de la perturbation, afin qu’elles remplissent un rôle de service dans l’humification,
- l’ombrage (plutôt en climat tropical),
- l’accumulation et le recyclage de l'eau,
- la création de biomasse et des habitats pour les insectes et les micro-organismes.

L’agroforesterie syntropique applique également les principes de l'agriculture régénératrice :
- éviter les produits chimiques de synthèse et la perturbation du sol,
- garder le sol couvert,
- encourager la biodiversité et maximiser la photosynthèse,
et se focalise particulièrement sur la concentration de l'énergie et la production de biomasse.


Stratification dans le temps d'un système d'agroforesterie syntropique

En résumé, l'agroforesterie syntropique entend promouvoir une nouvelle vision de l'agriculture/arboriculture qui cherche à reproduire les processus naturels de succession écologique pour créer des écosystèmes agricoles durables et productifs. Cette approche souhaite offrir une alternative viable à l'agriculture conventionnelle, qui repose sur l'utilisation d'intrants externes et la perturbation du sol, en se concentrant plutôt sur la régénération de l'écosystème et la production de biomasse.


Ici 2 lignes de notre parcelle plantées il y a 6 ans, avec des émergents, des strates moyennes et basses (Bruxelles, Belgique)


RETOUR CONCRET SUR L'AGRICULTURE SYNTROPIQUE EN BELGIQUE

Nous avons démarré une expérience de plantation en 2016/2017/2018, suite aux 2 stages que nous avons suivis avec Ernst Götsch à Barcelone et dans le Gers, en France. Quelque 65 ares ont été plantés et 3 nouvelles lignes ont été installées sous la supervision de Steven Werner en 2019. 

En 2020, nous avons développé en parallèle notre pépinière de plants de fruitiers rares, qui est notre source principale de revenus. Il est un fait que cette activité ne nous a pas permis de nous consacrer suffisamment au suivi continu et à l'entretien de notre parcelle test. Il est évident que cela a compromis l’installation de ce système particulièrement complexe. 

Ce que nous vous exposons ci dessous est un ensemble de réflexions qui vous permettra de faire de meilleurs choix. Ces réflexions sont non exhaustives et seront mises à jour régulièrement.

RÉFLEXIONS SUR L'IMPLANTATION D'UNE PARCELLE EN AGROFORESTERIE SYNTROPIQUE (en climat tempéré / Belgique)

La mise en œuvre de l'agroforesterie syntropique est complexe et requiert une préparation rigoureuse du projet de base ainsi qu'une grande expertise. Elle exige notamment une bonne connaissance des principes de base de l'agriculture, de l'arboriculture et de la foresterie.

DES CONDITIONS DE BASE

Avant de se lancer dans un projet d'agroforesterie syntropique, il est essentiel de réaliser une analyse approfondie des conditions initiales du site. Le pH du sol, par exemple, est un indicateur fondamental de la santé et de la capacité de production d'un terrain. Un pH déséquilibré peut entraver la croissance des plantes, affecter la disponibilité des nutriments et limiter la biodiversité microbienne. Il est donc crucial de procéder à des tests réguliers et, si nécessaire, d'apporter des amendements pour le rééquilibrer (au moins pendant les premières années pendant que le système se met en place). Par ailleurs, un sol appauvri nécessitera un enrichissement initial pour stimuler la vie souterraine et fournir les nutriments nécessaires à la croissance végétale. Le compost, le fumier ou d'autres matières organiques peuvent être incorporés pour améliorer la structure, la porosité et la capacité de rétention d'eau du sol. De plus, l'analyse du site devrait également tenir compte d'autres facteurs tels que le drainage, la topographie, le climat et les conditions hydrologiques. 

L'agroforesterie syntropique ne vous affranchit pas de ce travail préparatoire, même si nous connaissons maintenant ses principes, ses objectifs et ses aspects bénéfiques à long terme.

DU TEMPS ET DE L'ARGENT

Il est important de se rendre compte qu’un système en agroforesterie syntropique nécessite un investissement considérable en temps, en énergie et en argent. Il suppose en effet l'entretien régulier de la parcelle, la taille minutieuse des fruitiers et des arbres dans chaque strate, la fauche des cultures en inter-rangs, ainsi que la croissance préalable des plantes et des arbres pour constituer un stock suffisant de plantes avant la plantation (si vous n'aviez pas le budget suffisant pour vous acheter votre stock de plantes).  Il est néanmoins possible de réduire les coûts en travaillant avec de la bouture ou du semis, mais le temps et les ressources disponibles demeureront des facteurs limitants.

DE LA BIOMASSE DISPONIBLE

La réussite de l'implantation d'un système d’agroforesterie syntropique dépend en partie de la qualité et de la taille des fauches des inter-rangs (surtout pendant les premières années où la biomasse ligneuse est peu abondante). Pour cela, il nous semble essentiel d'avoir réalisé un bon travail préparatoire pour implanter le mix idéal (engrais vert, couvert végétal) adapté à votre région. Il devra entre autres résister à la sécheresse et offrir une bonne quantité de fauche à placer sur le rang pendant les premières années de croissance.

DES CONNAISSANCES APPROFONDIES

La culture de base visée (pommiers, poiriers, vignes ...) doit être maîtrisée dans ses moindres détails. Il est en effet important d'avoir la maîtrise de chaque plante ou arbre pour obtenir des rendements optimaux. Par exemple, si l'on souhaite planter des pommiers, il est indispensable de connaître toutes les étapes de la culture du pommier et ses caractéristiques (variété, porte-greffe, vigueur, espacement, maladies, ravageurs, etc.). Un stage préparatoire auprès de différents arboriculteurs nous semble judicieux.


Asimina triloba endommagé lors de la taille d'un arbre émergent

La sélection des plantes locales qui rempliront leur rôle dans chaque strate est cruciale pour garantir leur résistance à la sécheresse et aux excès d'humidité. Il est donc nécessaire de bien connaître les caractéristiques des plantes locales pour faire les choix les plus adaptés. Les saisons marquées par le ralentissement de la croissance des ligneux en automne et au printemps est un facteur important à prendre en compte dans la planification d'un système en agroforesterie syntropique en climat tempéré.

DE LA CONCURRENCE AVEC LES GRAMINÉES...

L'une des difficultés majeures rencontrées lors de la mise en œuvre d'un système en agriculture syntropique réside dans la gestion de la concurrence entre les systèmes racinaires des diverses espèces d'arbres. Par exemple, si les arbres principaux, destinés à générer des revenus, ne se développent pas correctement pour une raison quelconque et finissent par mourir, il devient extrêmement difficile de replanter au sein de lignes déjà établies. En effet, les systèmes racinaires des autres arbres peuvent entrer en compétition pour l'eau avec les nouveaux arbres replantés. Cela n'aurait pas été le cas si les plantes avaient pu se développer en parallèle de manière harmonieuse. Ernst Götsch, le pionnier de l'agriculture syntropique, suggère de recommencer à zéro (placenta, etc.) dans de telles situations, ce qui peut être très consommateur en énergie et en ressources. Ainsi, un conseil prépondérant pour les agriculteurs souhaitant adopter ce système serait de veiller minutieusement à la réussite de leur plantation initiale afin d'éviter de tels obstacles.

La lutte contre l'enherbement sur la ligne nous est apparue comme un enjeu majeur de la réussite du projet. Il faut donc prévoir des stratégies judicieuses pour limiter cet enherbement, surtout pendant les premières années, en trouvant des plantes couvre-sol adaptées, capable d’être en pleine croissance pendant que les arbres sont encore en dormance (début printemps ou début automne). Cette période est en effet propice à la croissance des graminées sur les lignes. 

En cas d'erreur dans le choix des plantes en strate basse ou des couvre-sol, des apports réguliers de matière organique pour maintenir la croissance des plantes avant leur pleine maturité sont nécessaires (couvert permanent). Il faut également prévoir ces apports pour maintenir une croissance régulière en période de sécheresse.

DE LA GESTION DES ÉMERGENTS

Dans un système syntropique, la taille des arbres émergents constitue un élément crucial pour favoriser leur développement harmonieux et la productivité de l'écosystème. Bien que la méthode traditionnelle de taille en têtard puisse sembler tentante pour uniformiser la croissance des arbres, des observations sur le terrain ont révélé que cette approche n'est pas toujours adaptée à tous les types d'arbres. Certains spécimens, tels que le châtaignier, l'aulne à feuilles en cœur ou l'aulne glutineux, ne supportent pas une taille drastique en têtard. Dans leur cas, les branches ne repoussent pas correctement à la hauteur de la coupe, où elles sont vulnérables aux dégâts causés par le vent. En revanche, d'autres arbres, comme les saules et les peupliers, se révèlent parfaitement adaptés à cette méthode de taille. Ils développent, à l'endroit de la coupe, des pousses vigoureuses qui résistent aisément aux effets du vent, ce qui leur assure une croissance optimale et une intégration harmonieuse dans le système d'agroforesterie syntropique. Il est donc essentiel d'adapter la technique de taille en fonction des particularités de chaque espèce d'arbre afin de garantir leur épanouissement et la robustesse de l'écosystème dans son ensemble.

Aulne à feuilles en cœur

Taille en têtard effectuée après 6 ans. Pas la meilleure technique pour cette espèce : l'arbre n'a pas repris.  

Aulne à feuilles en cœur

Alnus cordata qui a repris (2023), mais produit peu de biomasse.

Frêne

Bonne reprise.

Paulownia

Pousse de l'année. Quatre têtes. Impressionnant.

Saule

Saule têtard. Très bonne reprise.

Peuplier

Grosses pousses. Facile à tailler. Très efficace.


DE LA GESTION DES MALADIES

En dépit de la vision à long terme de l'agroforesterie syntropique, qui cherche à renforcer la santé des sols et, par conséquent, celle des plantes, le risque d'infections fongiques, virales ou bactériennes persiste. Pendant cette période de transition, le sol, même s'il s'améliore progressivement, n'a pas encore atteint son plein potentiel en matière de biodiversité et d'équilibre, rendant les fruitiers toujours vulnérables. Les maladies peuvent donc rapidement s'installer, compromettant le rendement et la qualité de la production. Il est donc primordial de sélectionner des espèces et des variétés de plantes robustes et naturellement résistantes aux maladies dès le début. Cela n'élimine cependant pas la nécessité d'une surveillance régulière et d'interventions ponctuelles pour traiter les éventuels foyers d'infections. En cas de signes de maladie, une action rapide est cruciale pour éviter la propagation à grande échelle et pour protéger l'investissement (votre matériel végétal), qu'il s'agisse d'une visée à vocation commerciale ou d'autonomie alimentaire. Dans ce contexte, l'agroforesterie syntropique est un engagement sur le long terme, où la patience, la persévérance et l'adaptabilité sont essentielles pour surmonter les défis et réaliser les bénéfices escomptés.

DE LA GESTION DE L'EAU

L'eau est d'autant plus cruciale dans les premières années suivant la mise en place d'un système agricole syntropique. C'est pendant cette phase initiale que les plantes, en particulier les jeunes arbres, sont les plus vulnérables et ont le plus besoin d'eau pour établir leurs systèmes racinaires et commencer à se développer. Un approvisionnement en eau adéquat durant ces premières années peut déterminer la survie d'une plante et peut grandement influencer la santé et la productivité de la plantation à long terme. Par conséquent, une gestion attentive de l'eau, à la fois en termes de quantité et de timing, est absolument essentielle dans les premières étapes de mise en place d'un système agroforestier syntropique pour garantir un établissement réussi et une croissance saine des plantes.

DE LA CONNAISSANCES DES RÈGLES ET DES LOIS

Il nous semble également impératif, avant de lancer son projet, de se renseigner sur les règles et textes de loi précis par pays ou par région qui encadrent l'implantation ou la taille des arbres, notamment ceux des émergents, car certains règlements pourraient constituer un frein à la mise en place d'un système en agroforesterie syntropique (loi locales sur l'implantation d'arbres sur des prairies). Par exemple, certaines règles concernant la défense des oiseaux peuvent s'opposer à la taille systématique en trogne des arbres émergents pendant certains mois de l’année. Il s’agira de trouver un juste équilibre entre l'interdiction de tailler pendant les périodes de nidification et les impératifs de production, tels que le besoin en lumière pour les arbres dans les strates inférieures. Cette question paraît anodine, mais elle peut vite rajouter une dose de pression à votre projet.

UN MENTAL D'ACIER

L'agroforesterie syntropique, tout en étant une démarche agricole passionnante, est aussi exigeante en ressources humaines. Au-delà de la simple maîtrise des techniques agricoles, elle sollicite de l'agriculteur une endurance physique et mentale à toute épreuve. En effet, travailler avec des systèmes vivants, où chaque élément interagit de manière dynamique avec les autres, nécessite une constante adaptabilité, une observation aiguë et une patience sans faille. Un équipement technique adéquat est indispensable non seulement pour faciliter le travail sur le terrain, mais aussi pour garantir l'efficacité et la pérennité des interventions.

Les débuts peuvent donner une fausse impression de simplicité. Les jeunes arbres, avec leurs besoins limités en entretien, peuvent faire croire que le travail est aisé. Cependant, à mesure qu'ils grandissent, leurs interactions avec l'environnement deviennent plus complexes. Ils nécessitent une taille plus régulière, une gestion des maladies potentielles et une attention accrue à leur relation avec les plantes voisines. Ce changement progressif peut rapidement devenir accablant, surtout si l'on n'est pas préparé. L'accumulation des tâches, combinée au manque de connaissances ou à une préparation insuffisante, peut mener à des erreurs coûteuses ou à des découragements.

EN VRAC

- Nous avons pu observer sur notre parcelle que certaines techniques utilisées en agroforesterie syntropique, comme le placement de bûches de bois sur la ligne, sont très énergivores en main-d'œuvre, en temps et en argent. Elles peuvent aussi être handicapantes lors de l'utilisation de machines (notre faucheuse inter-rang se coincait sur le bord des bûches). Il est important de tenir compte de ces contraintes lors de la planification du projet.

- Certaines plantes ne se comportent pas comme on l'avait prévu et ne tiennent pas leur promesse initiale, à l'instar de la Consoude Bocking 14. Elle se porte parfaitement bien lorsqu'il y a un niveau suffisant d'eau dans le sol. En situation de stress hydrique, par contre, elle croît très peu et est fortement attaquée par des maladies fongiques.

Consoude Bocking 14 qui se remet des attaques fongiques de l'année précédente grâce à un été pluvieux (2023)


AVANTAGES DE L'AGROFORESTERIE SYNTROPIQUE

L'agroforesterie syntropique permet d'obtenir une parcelle d'une grande beauté. Se balader entre les lignes d’arbres procure en effet un réel plaisir.

L'agroforesterie syntropique contribue également à la création d'un sol de plus en plus vivant et d'un terroir de plus en plus riche. Les plantes deviennent plus résistantes aux différents facteurs externes tels que les ravageurs (maladies fongiques par exemple), la sécheresse et les pluies abondantes et les fruits obtenus sont de bien meilleure qualité sur le long terme, aussi bien d’un point de vue nutritionnel que gustatif. Ces améliorations doivent être quantifiées et objectivées.

L'agroforesterie syntropique vise l'autonomie en biomasse. L'objectif consiste à promouvoir l'émergence d'un sol fertile et vivant plutôt qu'à nourrir chaque plante.


Ici nos nouvelles lignes plantées en 2019 avec Steven Werner (Bruxelles, Belgique)


RÉFLEXIONS ET QUESTIONS PERSONNELLES

    • Les parcelles d'une taille inférieure à +-30 ares (chiffre à affiner en fonction des ressources disponibles) nous semblent mieux adaptées à une gestion manuelle, tandis que les parcelles de plus de 1 à 2 hectares nécessitent une assistance mécanique - un tracteur pour l'implantation et les grosses tâches à réaliser ou un plateau motorisé pour tailler les arbres à biomasse à la bonne hauteur. Les parcelles de taille intermédiaire seront difficiles à entretenir, car trop petites pour justifier l’investissement de la mécanisation, et trop grandes pour permettre une intervention manuelle énergivore en main-d'oeuvre, et donc en coût salarial. L'alternative serait alors une gestion par une communauté de bénévoles encadrés par quelques spécialistes compétents.



    RhenusTek Tree Line Preparation (collab. avec Ernst Götsch). Décompactage et préparation du sol pour faciliter la plantation


    Faucheuse andaineuse de chez Kuhn remettant la fauche sur les rangs

    • Il est nécessaire que l'agroforesterie syntropique en climat tempéré soit étudiée et suivie par des centres de recherche en collaboration avec des arboriculteurs et des agronomes afin qu'on puisse évaluer son évolution et ses effets à moyen et long terme sur la parcelle. Laisser cette technique uniquement aux mains de débutants enthousiastes ne permettra pas de tirer des conclusions utiles pour qu'elle se diffuse chez les professionnels. Des plus gros projets sont visiblement en cours en Allemagne, avec la supervision de Ernst Götsch. À suivre.
    • Jusqu'à quel point pouvons nous simplifier cette technique pour la rendre rentable dans nos pays occidentaux (fiscalité, cout de la main d'oeuvre, machinerie) tout en respectant son postulat de départ.
    • Enfin, l'agroforesterie syntropique devrait être adaptée au contexte pédoclimatique de la parcelle pour être efficace. Elle n'a pas l'obligation ni la vocation d'être implantée partout.
    • D'autres infos à suivre bientôt...


Ici une vue aérienne de nos 65 ares de plantation (Bruxelles, Belgique)

EN CONCLUSION

L'agroforesterie syntropique est une approche innovante de l'arboriculture fruitière qui cherche à reproduire les processus naturels de succession écologique pour créer des écosystèmes agricoles durables et productifs. Bien que cette méthode puisse offrir de nombreux avantages, son implantation peut être difficile et exige une grande expertise ainsi qu'un investissement considérable en temps, en énergie et en argent. 

Les réflexions présentées par l'expérience personnelle de plantation de notre parcelle test en agroforesterie syntropique en Belgique soulignent l'importance d'une bonne préparation et d'une connaissance approfondie des principes de base de l'agriculture, de l'arboriculture et de la foresterie, ainsi qu'une connaissance pratique et technique approfondie de la culture que l'on vise dans son système de production.

Malgré ces difficultés, l'agroforesterie syntropique offre des avantages tels qu'une production plus résiliente et une parcelle plus belle, plus autonome et plus riche en nutriments sur le long terme. Pour que cette approche soit rentable et efficace dans nos pays occidentaux et en climat tempéré, il est essentiel d'adapter les techniques et l'exécution du projet aux contraintes locales, régionales et nationales de nos différents pays.

En définitive, l'agroforesterie syntropique pourrait constituer une alternative durable et viable à l'agriculture/arboriculture conventionnelle, en harmonie avec la nature et respectueuse de l'environnement, à condition de parvenir à gérer les nombreuses contraintes techniques associées.

NB : Plusieurs personnes m'interrogent à la pépinière sur les lieux de formation à cette technique en Europe. Je suggère de surveiller les visites d'Ernst Götsch en Europe. Il se rend occasionnellement au Portugal, en Espagne et en France. Envisagez également les disciples brésiliens d'Ernst Götsch, qui se sont formés auprès de lui et possèdent une vaste expérience de terrain (au moins 15 à 20 ans). Je déconseille les formateurs purement théoriques ou ceux dépourvus d'une expérience de terrain suffisamment longue. L'agroforesterie syntropique est une technique bien plus ardue à maîtriser que la simple mise en place d'un verger, par exemple, autant se former chez des gens expérimentés.

NB2: Concernant la documentation, il y a très peu d'écrits. Cette technique est principalement mise en œuvre sous les tropiques et n'en est qu'à ses débuts en climat tempéré (un contexte radicalement différent). Quelques documents (PDF's) en portugais sont disponibles. Nous espérons qu'Ernst Götsch consignera un jour l'ensemble de son savoir accumulé au cours de sa carrière. Les publications futures ne seront crédibles que si leurs auteurs bénéficient d'une solide expérience, à la fois théorique et pratique, sur le long terme, en climat tempéré.

UPDATE: Très bon PDF sur un petit projet en agroforesterie syntropique au Danemark, également des photos issues de formations données par Ernst Gotsch lors de ses venues en Europe


Sources d'information :

Crédits photographiques :


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